Dans l’édition de la Nouvelle République du 9 octobre dernier, Christian Foltzer, directeur régional du réseau commercial de La Poste, déclare que « La Poste est en passe de réussir son pari. Moderniser son réseau tout en préservant l’emploi et les points de contact dans le département ».
Le syndicat SUD PTT 36-37 tient à souligner qu’il n’a pas la même analyse de la « modernisation » et constate une dégradation constante des services rendus aux usagers et des conditions de travail des postiers.
Pour mémoire, la désertification des bureaux a bien été organisée par la direction nationale. La Poste a commencé à réduire leurs horaires d’ouverture jusqu’à ce que la fréquentation devienne quasi impossible pour le public. Ainsi, on nous a « démontré » que les bureaux n’étaient plus viables et qu’il fallait avoir recours aux transformations. Sont alors apparus les « Points Poste » (Agences Postales Communales, Relais Poste Commerçant, Relais Poste Urbain) qui rappelons le, n’offrent qu’un service réduit par rapport à un bureau de plein exercice. Soulignons également le caractère très aléatoire de ces points de contact : qu’advient-il lorsque le commerçant met la clé sous la porte, lorsque l’agent communal est en vacance ? C’est le néant postal…
Par ailleurs, se sont autant d’emplois de postiers qui disparaissent.
Il n’est plus rare non plus de voir des bureaux de ville fermés pour « raisons techniques », c’est la terminologie employée par le service de communication de La Poste pour masquer le manque de personnel. Face à toutes ces transformations et à des réorganisations redondantes et dévastatrices en matière de réduction des effectifs, les arrêts maladie se multiplient.
Le démantèlement de la présence postale se poursuit pourtant avec l’apparition des maisons de service au public (qui ne fonctionnent pas et sont parfois excentrées, comme à Montrésor) et des facteurs-guichetiers (rarement remplacés en cas d’absence), formules de transition qui n’augurent aucune pérennité. Christian Foltzer avoue lui-même à propos du facteur-guichetier que « ce n’est pas la panacée ». Il omet également de préciser en ce qui concerne « l’évolution » du Réseau que l’équipe d’agents rouleurs (personnel chargé d’effectuer les remplacements au guichet) doit disparaître soudainement au 1er janvier 2017 sur la base d’un accord national.
Une soixantaine de personnes est concernée sur sa direction régionale.
Encore une évolution ou une régression ?
Plus globalement, la situation postale est criante : un article intitulé « Il faut aller au courrier s’il ne vient à toi » paru dans votre édition le 11 octobre 2016 résume l’état de déchéance de La Poste. Sur le secteur d’Amboise, il arrive que le courrier ne soit plus distribué qu’épisodiquement, il appartient aux usagers d’aller le récupérer au centre de distribution…
Exit la mission de service universel, les engagements ne sont plus respectés.
C’est tout ça le résultat des restructurations « innovantes » : une Poste au rabais !