Nos principes d’indépendance à l’égard de tout parti et de tout gouvernement ne nous interdisent pas de participer ponctuellement à des manifestations aux côtés d’organisations politiques et d’associations, quand bien même ces dernières, à l’image de Mélenchon-Corbière affichent depuis plusieurs mois, leur prétention de « fondre » le syndicalisme français dans un mouvement " politico-social ".
Si on fait un rapide constat, après le 22 mars dernier, date du mouvement conjoint des cheminots et des fonctionnaires, les cheminots ont dû attendre ensuite le 3 avril... Idem pour les fonctionnaires et d’autres secteurs le 19 avril pour une journée à SNCF, Universités, Fonction publique, etc. Passons sur les retraité-e-s... Passons aussi sur les " journées d’actions " dans la Fonction Publique qui se déroulent, dans le meilleurs des cas, tous les deux mois et qui ont un effet dévastateur pour la mobilisation.
Plutôt que de chercher à unifier les mouvements, les organisations syndicales ne cessent de les segmenter et SOLIDAIRES participe (quelles qu’en soient les raisons) à ce non sens.
Pour revenir sur le 26 mai, la stratégie de Mélenchon est de " fédérer le peuple " et pour y arriver il faut passer " du clivage gauche-droite à celui qui oppose l’oligarchie au peuple, en passant de " l’intérêt de classe " à " l’intérêt général humain "(Jean-Luc Mélenchon- Le choix de l’insoumission - Seuil éditeur, septembre 2016. Page 322).
De même, se retrouver à côté d’Hamon, l’homme qui était au gouvernement lorsque la réforme anti-ferroviaire de la SNCF a été adoptée (avec son soutien) semble une démarche singulière.
Il y a de quoi être inquiet sur les alliances que nous sommes en train de faire, fussent-elles ponctuelles. Faute d’arriver à fédérer le monde du travail, une partie du syndicalisme se tournerait vers d’autres alternatives ? A savoir lesquelles et quelles en sont les desseins ?
Ainsi Mélechon plaide constamment pour le " décloisonnement " du syndical, de l’associatif et du politique et considère le 26 mai comme un moment fondateur. Tout cela pour " fédérer le peuple " sur des bases
" citoyennistes " qui nous éloignent singulièrement de la lutte des classes à laquelle nous sommes confrontés quotidiennement.
La manifestation du 26 mai 2018, loin de faire consensus dans nos rangs, aurait mérité des débats plus approfondis et un retour beaucoup plus significatif des fédérations et des solidaires locaux sur cette initiative qui, de fait, engage notre syndicalisme sur un terrain glissant.
Benoit Bigand (SUD PTT 37), Jérome Bourgeon (SUD Michelin 37), Alexis Brégeon (SOLIDAIRES Etudiant-e-s 37), François-Xavier Chatel (SUD Santé/Sociaux 37), Kevin Coutard (SUD Nettoyage 37), Xavier Crinière (SUD PTT 37), Claire David (SOLIDAIRES 37), Régine Diot (SUD PTT 37), Jean-Luc Firmin (SUD Rail 37), Sébastien Fourrier (SUD PTT 37), Florence Gendron (SUD PTT 37), Laurette Gravillon (SUD Santé/Sociaux 37), Eric Grellier (SUD Rail 37), Brigitte Launé (SUD PTT 37), Franck Leroy (SUD PTT 37), Pascal Léveque (SUD Michelin 37), Marianne Ménager (SUD PTT 37), Marie Mériguet (SUD PTT 37), Auguste Mich (SOLIDAIRES Etudiant-e-s 37), Alexandre Pellerin (SOLIDAIRES 37), Anne Marie Roulleau (SUD PTT 37), Pascal Routy (SUD PTT 37), Eric Sionneau (SUD PTT 37), Jean-Michel Surget (SUD Education 37), Dominique Thébaud (SUD Rail 37).