Les attaques qui frappent nos entreprises, au-delà de quelques différences d’aspect liées à leurs spécificités, ne diffèrent en rien, sur le fond, de celles qui pleuvent sur l’ensemble du monde du travail. À l’origine de ces attaques, on trouve la dictature des marchés financiers soutenue par le néo-libéralisme, dernier avatar en date du capitalisme.
Ce rouleau compresseur n’épargne aucun secteur de la vie sociale, exacerbant partout les impératifs de rentabilité financière et l’agressivité commerciale, libéralisant et privatisant les services publics, éléments essentiels de la cohésion sociale, ou sacrifiant leurs missions, réduisant l’environnement, les êtres, leurs rêves et leurs espoirs à l’état de marchandises, vite rentabilisées et vite jetées une fois consommées. Au développement du chômage, de la précarité et de la misère sociale dans les pays dits développés correspondent la mise à sac du Tiers-Monde, des pays de l’Est, et la pauvreté qui s’y généralise.
Dans ces conditions, prétendre apporter des solutions de fond sur le seul champ professionnel en faisant abstraction du contexte général de la société ne serait que pure illusion. La fédération SUD-PTT l’affirme sans ambiguïté : l’émancipation des travailleurs et des travailleuses ne peut se faire qu’au prix d’une rupture avec le système capitaliste et tous les systèmes d’oppression. Elle sera le fruit de l’action consciente, collectivement déterminée, mise en oeuvre et librement consentie par les travailleuses et les travailleurs eux-mêmes, ou elle ne sera pas.
C’est pourquoi SUD-PTT inscrit son action dans une double continuité :
– Celle définie en 1906 par la CGT dans la charte d’Amiens, qui assigne au syndicalisme un double objectif et une exigence : défense des revendications immédiates et quotidiennes, et lutte pour une transformation d’ensemble de la société en toute indépendance des partis politiques et de l’État.
– Celle du projet de socialisme autogestionnaire porté par la CFDT dans les années 70, dans la mesure où il place les travailleur-euse-s et la nécessité de la démocratie la plus large au cœur de l’objectif de transformation sociale comme de la démarche visant à y parvenir.