Voilà des années que les factrices et les facteurs se battent pour la reconnaissance de leur temps de travail.
Nous sommes (SUD) enfin parvenus à faire imposer le « contrôle du temps de travail réel » des facteurs. Il s’agit de faire reconnaître les dépassements horaires, et donc la fin du forfait qui n’existait que dans l’imagination de nos patrons !
Cela a pris beaucoup, beaucoup de temps. Jusqu’au bout, La Poste a fait de la résistance face à l’inspecteur du travail intervenu à Bourges à la demande de SUD, en octobre 2008.
Explications : L’inspecteur du travail le rappelle : il existe bien un horaire « théorique » et un horaire « réel » de fin de service. En clair, la factrice ou le facteur ne peut en principe, jamais finir son service à l’heure prévue, théorique et moyenne. Compte tenu de la nature de ses travaux (volumes, nature des objets, météo, circulation, raccordement postal), de sa personne (âge, corpulence, forme physique, état de santé), le facteur finit son travail, sauf exception, « avant » ou « après » l’heure théorique. D’où l’intérêt du contrôle : les feuilles de présence sont reconnues par l’inspecteur du travail comme une « pointeuse », si elles sont fiables.
Sinon, il faut passer aux badgeuses, comme déjà dans certains bureaux à la DOTC.
En avril 2009, la DOTC ordonnait à ses directeurs d’établissement d’informer leurs agents qu’ils pourraient dorénavant noter leurs heures réelles de fin de service. Les DET ont fait l’information, mais souvent sans en donner la raison aux agents, ou en jouant la dissuasion : « notez vos heures, mais dans ce cas... attention à la foudre qui va s’abattre sur vous : insuffisance professionnelle, licenciement pour non-respect des cadences…
La notion de cadence n’intéresse pas plus SUD que l’inspection du travail, parce qu’elle n’est qu’indicative, « théorique ». Ce qui intéresse le code du travail, et nous tous, c’est le « réel ».
La Poste peut ensuite vérifier s’il y a ou non, dépassement à la semaine. Elle peut aussi rechercher, c’est normal, s’il a des abus, comme on n’a cessé de nous le dire jusqu’ici pour nier la réalité des dépassements horaires : bistrots, soldes, ballade touristique, etc.
En pratique : une seule fin de service : l’heure réelle, après avoir rendu ses comptes.
- Pointer tous les jours : qu’on soit rentré tôt ou tard.
- Les vrais horaires : pas d’horaire bidon (nous sommes honnêtes, nous).
- Tant pis si l’on n’a pas pris la pause en cours de service, elle est perdue.
- La discute : si on veut, mais après avoir noté son heure réelle de fin de service.